L'après-guerre,
avec ses problèmes mondiaux, va précipiter l'expansion de la J.O.C.
sur le plan international. Elle répond, non seulement aux besoins
d'un monde nouveau, mais à la sollicitude vigilante du Saint-Père.
Il en donne bientôt des témoignages publics.
Le 26 avril
1946, dans une lettre autographe au fondateur de la J.O.C. :
Comment, en effet, ne
prendrions-Nous pas une très vive complaisance à voir ces prémices
chrétiennes du monde du travail grandir en mérites et en nombre,
dans le champ du Père de famille, ces intrépides phalanges de
jeunes travailleurs et de jeunes travailleuses.
De
particuliers encouragements — et certes, Nous ne les leur ménageons
pas — sont bien dus à leurs aumôniers dévoués, dont on ne peut
que souhaiter voir se multiplier le nombre, pour répondre aux appels
croissants qui montent d'une multitude de jeunes gens et de jeunes
filles des usines et des ateliers, immense troupeau trop souvent sans
pasteur, et qui deviendraient dès lors la proie des mauvais bergers
et des loups. Et à ce sujet, Nous ne doutons pas que des rangs des
jocistes eux-mêmes auxquels aura été inculqué, avec la beauté de
l'idéal sacerdotal, le souci d'implorer le Dieu des prêtres, ne
surgissent de plus en plus nombreuses les vocations que réclament si
impérieusement les conditions de l'Eglise dans la société moderne.
A l'heure où
s'édifie un monde nouveau, sur les ruines d'une guerre sans merci,
Nous ne pouvons que former des voeux ardents pour que triomphe enfin
la loi du Christ-Jésus dans tous les secteurs de la société, comme
entre toutes les nations, et notamment grâce au providentiel ferment
de la J.O.C. parmi les masses ouvrières de Belgique et d'autres
pays.
Nous savons
quelle place choisie vous occupez dans l'Action Catholique, à
l'affermissement de laquelle a tant travaillé Notre prédécesseur
Pie XI, de sainte et vénérée mémoire, et que Nous Nous sentons si
pressé de voir s'étendre et prospérer, pour le salut même et la
paix du monde. Cette étroite collaboration du laïcat à l'apostolat
hiérarchique, dans une intelligente et joyeuse obéissance à
l'égard des Chefs spirituels, que l'Esprit-Saint a placés pour
régir l'Eglise de Dieu, est la garantie des surnaturels succès
divinement promis aux hérauts de l'Evangile, dont les jocistes sont,
par leurs méthodes appropriées et l'esprit qui les anime, la
vivante expression auprès de leurs frères et soeurs du monde
ouvrier.
Pie XII